Télémarketing cradoque, suite et fin

26 Mai 2013 à 17:15 | Publié dans Marketing | Laisser un commentaire

Il n’y a pas grand chose qui me rende vraiment méchant, et pour y arriver il faut généralement se lever de bonne heure. Le meilleur moyen s’il vous en prend le cœur d’essayer est encore de me voler mon sommeil.

Vous imaginez bien qu’un petit coup de fil d’un institut de beauté (mon dieu, mais qui vend des listings à ce point à l’ouest !) un samedi sur le coup de 9h-9h02 (ça doit être noté en toutes lettres sur leur fichier : il émerge vers 14h du mat, appelle le à l’aube, tu vas voir qu’il va rappliquer fissa dans ta boutique avec une hache), et ce pour la deuxième semaine de suite, n’est pas sans me procurer une joie intense. Et que le « Mais Monsieur » indigné, « je ne fais que mon travail ! », au lieu de s’excuser platement et de proposer de me retirer de ses bases de données,  me colle le point Godwin au bord des lèvres.

Et puis par hasard, je tombais sur le Graal.

L’épiphanie.

L’ultimate life-hack.

On peut bloquer les appels anonymes vers une ligne fixe – au moins sur la plupart des box – en composant le *82#. Qui, quand une boite de pub téléphonique vous appellera en numéro masqué comme c’est quasiment toujours le cas, l’enverra chier bien copieusement de sa lugubre mais pour une fois bienvenue  voix synthétique – vous la connaissez forcément, c’est celle de votre répondeur de bureau, ses « Mot de passe (pause exprimant sa vertu outragée) invalide » et autres « Vous avez (pause) deux (pause) nouveaux messages (pause pause) premier (je vous passe la suite ou on y sera encore dans une heure, soit le temps moyen passé à récupérer le message en question qui dans 90% des cas se résume à un « heu, tu peux me rappeler ? »).

Message personnel : j’ai menti. Le meilleur moyen de me rendre méchant, et sans forcément sacrifier votre grasse  mat, c’est encore de me laisser un message sur répondeur.

Crevons l’abcès, parlons en ! Merci de noter une bonne fois pour toutes que les « Vous pouvez laisser un message », quoiqu’en voie de disparition, sont de pure forme, et que si derrière vous n’entendez pas le « mais si vous le faites, il est fort probable que je cramerai vos enfants » prononcé avec un sourire jusqu’aux oreilles et beaucoup trop de dents, c’est uniquement, uniquement parce que j’ai déjà appuyé sur cette putain de touche dièse !

À part ça, je suis plutôt sain et équilibré, comme garçon.

Télémarketing cradoque

16 février 2010 à 02:14 | Publié dans Marketing | Un commentaire

Il y a quelque chose d’amusant à ce que son propriétaire soit une personne agée, tout du moins si l’on concède à « amusant » une acception suffisamment large pour y inclure un réveil à l’aube (traduire, avant midi) : les appels des télémarketeurs de tout poil qui vont tenter de vous refourguer leur merde, parce qu’ils pensent appeler un petit vieux crédule. Bon, moi, ça m’amuse, d’autant que je me recouche après. Deux exemples récents :

Une société de vitrerie qui veut me vendre un double vitrage. Le fait que je ne sois pas le propriétaire ne le dérange pas plus que ça. Mais ça ne va pas le pousser à adapter son discours. Soyons clair : habiter au rez de chaussée dans une rue fréquentée, c’est clair qu’il y a du passage. L’argument marketing est basique : avec du double-vitrage, vous serez au calme. On m’aurait dit ça, j’aurais déjà été un peu sensible au bousin. Sauf que ça cogite là dedans, vu qu’en moyenne les petits vieux sont assez sourds, ils ont du l’éliminer (l’argument, hein).

On s’en branle, s’est sans doute exclamé le marketeux de mes deux dans une fulgurance géniale telle qu’on n’en connait qu’une dans sa vie, et encore, s’il fait beau, on s’en branle ! On va leur jouer la bonne vieille culpabilisation écologique ! S’il y a bien une chose qui m’énerve en ce moment, c’est le green washing. Le télémarketeur, il fait son taf, et j’imagine que ça doit être pénible. C’est son boss qui est à blamer pour nous pondre ça : « Comment, vous n’avez pas de double vitrage !?! [A prononcer sur le ton de « trololol, nOOb oO »] Mais vous surchauffez votre appartement, vous contribuez au réchauffement climatique et à l’effet de serre ! [Vertu indignée]. »

Pas de bol, je n’allume jamais le chauffage, là ma fenêtre est ouverte, et il fait 18 degrés. C’est nettement trop, mais je suis chauffé par mes voisins. Autant dire qu’entre le devis, l’adaptation de la fenètre, la fabrication des vitres, la pose… pour un impact positif nul, le bilan carbone, il doit tirer une sacrée tronche. Comme je suis un peu mesquin comme garçon, tu penses bien que je ne lui ai pas dit. Qu’il continue à dire de la merde, s’il veut du conseil, il se le paie.

Autre exemple, tout aussi récent. Une société de porcelaine de Limoges (la porcelaine, parce que la société…). Ceux là, je les avais déjà eus, et je vais pas leur expliquer tous les mois que le proprio ne vis pas là. J’ai donc sorti la petite voix chevrotante.

Le constat est effarant. Le mec te donne des ordres : « Vous allez aller sur le site, vous allez prendre un bout de papier et noter quel motif vous préférez ». « Je vous rappelle la semaine prochaine, vous me direz lequel vous souhaitez acheter ». Watupwitzat ! Si j’avais de la thune à claquer là dedans, j’apprécierais assez peu qu’on me parle comme ça.

Mais il y a mieux. « Quelle chance ! Nous vous faisons une réduction de 60% (!), et vous pouvez payer en dix fois sans frais ! Alors, M. XX, vous êtes content ?! ». Plus infantilisant, tu meurs. Si tu n’as pas envie de lui en coller une… Bon, faut un peu s’amuser, donc je lui ai bien sur fait répéter. Ce qu’il s’est empressé de faire, au mot près, Vous êtes content ?! enjoué compris.

Par curiosité, je suis allé voir le site : il essaie quand même de vendre des lots de 72 assiettes à 6 kiloboules. Mais je te sens moqueur, hypothétique lecteur. Tu te demandes sans doute si, à ce prix là, on a un site qui envoie du pâté. Et bien sur, tu aimerais que ce soit une énorme drouille web 0.1, truffée de fautes d’orthographes, genre moins quali tu meurs, à faire passer les page skyblog de Kevinlebogossdu4-8tavu pour un modèle de bon goût…

Héhé. Bon, c’est pas par peur d’avoir des soucis (le lectorat de ce truc est tel que le risque reste relativement faible), mais on va jouer un peu. Énigme, énigme ! Tu comptes jusqu’à trois, et tu penses très fort à la ville où on fait de la porcelaine. C’est une société commerciale. Maintenant que tu y es, tu as le droit de rigoler.

Si les assiettes sont  l’image du reste, ça doit vraiment valoir 200 balles. C’est comme le spam, il suffit qu’un gogo soit assez pigeon pour que le système soit rentable. Damn.

Alors, bien sur, je pourrais me mettre sur liste orange. Mais ça m’amuse d’écouter leurs boniments. Ca m’amuse de leur faire perdre du temps. Le prochain, il aura droit au papy gâteux. Le suivant, au Père Albert. Sans compter monsieur porcelaine qui va tomber sur une mémé en colère. N’empêche, règlementer un peu ces pubs qui échappent à tout contrôle, ça serait peut être pas du luxe.

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